Salut,
Aujourd'hui, je vous propose une review de mon coup de cœur du moment, Fragments, publié chez Close Call Comics et que l'on pouvait se procurer via un financement participatif au cours du mois de juin 2023 (c'était il y a plus d'un an déjà ! comme le temps passe).
Pour vous rafraîchir la mémoire sur l'événement et les raisons pour lesquels j'étais si heureux de voir ce projet revenir pour un second opus, je vous invite à cliquer LA.
C'est, sans conteste, l'album que j'attendais le plus. Au-delà du fait de retrouver la famille Norton et leurs acolytes, pour la suite directe de l'histoire principale, Maxime Garbarini laisse ses crayons pour enfiler sa casquette de scénariste et nous concocte trois histoires courtes mettant en avant trois nouveaux personnages possédant des capacités extraordinaires. Mais j'y reviendrai plus tard.
Commençons par le début et la suite direct d'Heroics. Maxime nous entraine entre les époques et continue de nous raconter avec brio la suite des aventures du petit groupe de néo super-héros mené par Nathanael Norton (alias Alternate).
L'album commence par une séquence nous entrainant avant la seconde guerre mondiale, dans une Amérique ségrégationniste. Dorothy, afro-américaine, est alors une enfant. Elle est confrontée à la haine raciale des habitants d'une petite bourgade envers les siens. Pour une entrée en matière, ça nous prend littéralement aux tripes. Le ton est volontairement dur, mais Maxime fait attention de ne pas choquer les plus jeunes lecteurs. Le choix des cadrages et l'utilisation du noir et blanc adoucissent le visuel général, ce qui n'enlève rien à la puissance du propos. Magistral.
Il nous entraine ensuite en 1942, pour la suite des aventures d'Heroics, proprement dite. Comme je m'y attendais, c'est épique ! Nos héros sont confrontés à une nouvelle horde de super vilains. C'est un réel plaisir de retrouver les personnages de la "saga". L'action est au rendez-vous et les révélations ne manquent pas !
On nous présente ensuite la nouvelle recrue d'un groupe de notables formant une société secrète, cherchant à devenir les maîtres du monde (classique mais efficace). On découvre également un mystérieux et nouveau surhumain venant au secours d'une institutrice en Roumanie. Ce personnage est vraiment très intrigant, de par son graphisme et ses capacités. Présenté comme un héros, Maxime joue la carte de la fausse piste et nous laisse dans la perplexité la plus totale à son sujet avec un cliffhanger de folie. C'est très fort.
Au final, un épisode à la hauteur de mes attentes, Maxime étend sa toile et mélange les époques sans nous perdre. Tout est cohérent pour un lecteur de la première heure. Pour les néophytes, je ne saurais que trop vous conseiller de vous procurer le premier tome avant de vous lancer dans la lecture de celui-ci.
Pour ce qui est de la second partie de l'album, que l'on retrouve en retournant simplement son livre, tout le monde peut se plonger dedans sans problème.
Maxime laisse le soin à trois illustrateurs de mettre en images son univers. Chaque histoire se lit indépendamment les unes des autres, bien que des interactions apparaissent pour rendre l'ensemble uniforme, à commencer par l'époque à laquelle se déroule les épisodes : les années 1950.
Etant fan absolu de Sebba, que j'ai découvert en lisant le Privé, scénarisé par Jrmy (chez Aelement Comics et ensuite chez Northstar Comics), j'ai naturellement commencé ma lecture par The Whisper (le murmure).
C'est un véritable plaisir de retrouver sa maitrise des contrastes et des cadrages pour nous raconter cette histoire sombre de vengeance. Maxime n'aurait pas pu trouvé mieux pour mettre en image ce personnage guidé par une voix intérieure énigmatique, l'obligeant à tuer un certain nombre d'hommes influents. Il se déplace avec un couteau et entre chez les gens à la manière d'un fantôme. Est-il un tueur en série ? Un super-héros d'un nouveau genre ?
Je me suis régalé du début à la fin, complètement hypnotisé par le graphisme et l'histoire. La couleur ajoute une touche surréaliste à l'ensemble. C'est vraiment du plus bel effet. Hâte de découvrir la suite.
Le second épisode, Night of the Blood Rose (La nuit de la Rose Sang), nous raconte une histoire d'amour, qui au premier abord, apparait très classique et qui se révélera à la fois tragique et surnaturelle.
Là encore, Maxime a su bien s'entourer. Le graphisme de Lucia Saldutti colle à merveille à ce récit, qui se veut bien plus léger et accessible que the Whisper. Il y a un côté animé japonais dans le graphisme, la caractérisation des personnages et dans les cadrages. J'adore.
On nous propose de lire la rencontre et de vivre la relation amoureuse entre une jeune femme d'apparence "ordinaire", Susy-poo, et Warren Dempsey, fils d'un homme affaire important. C'est mignon. On ressent toute l'affection qu'ils ont l'un pour l'autre. Rien ne nous prépare à la conclusion de cette histoire. Une romance tournant au drame et nous plongeant entièrement dans le fantastique.
Alors que j'ai beaucoup aimé le traitement apporté aux personnages, j'ai moins été sensible à l'histoire d'amour. Je n'étais intéressé que par l'aspect fantastique de l'histoire, fil rouge de l'album. Je tournais les pages en espérant le voir apparaitre. J'ai regretté que celui-ci arrive aussi tard dans le récit.
Quoiqu'il en soit, l'épisode reste de très bonne facture. Les dessins sont magnifiquement sublimés par une mise en couleurs éclatante.
Enfin, pour conclure, le troisième fragment, Ballad of the Dream Brother (la ballade du frère rêve), nous entraine dans une enquête policière. On suit les détectives Kelly et Wright dans leurs investigations. Très rapidement, on se rend compte que l'un des deux flics est doté de pouvoirs surhumains. Il est capable de retrouver, à travers ses rêves, la trace des suspects dans une affaire d'enlèvement, mais pas que... L'action est au rendez-vous.
Pour le coup, je suis nettement moins sensible au dessin de Sebastian Carrillo Cortez. Malgré de bonnes idées de cadrage, je n'aime pas du tout l'encrage que je trouve brouillon et le manque de détails sur les décors me gêne énormément. Sans parler de la mise en couleur, beaucoup trop "flashy" à mon goût. J'ai essayé de comprendre l'intérêt de ce type de graphisme pour cette histoire, mais j'avoue ne pas y être parvenu.
Quel dommage ! Finir par ce récit me laisse un goût amer. L'ensemble de l'album est pourtant de très bonne facture. J'ai passé un très bon moment à le lire et je continue de vouloir en apprendre plus sur l'univers de Maxime Garbarini. Je participerai avec plaisir aux prochains financements participatifs.
Fragments mérite d'être découvert et lu. Je vous invite à contacter l'éditeur via Instagram pour vous procurer l'album (et le premier opus, "heroics") et vous tenir informé des événements publics où les auteurs se produiront pour dédicacer leur album. Je vous facilite la tache. Il vous suffit de cliquez sur l'image ci-dessous pour vous y rendre directement.
★★★★★
Broché: 160 pages
Recommandation : 10 ans et plus
Editeur : Close Call Comics
Édition : septembre 2024
Langue : Français
ISBN : 978-2-9595493-0-4
Prix : 30€